Ike Ngouoni Aila Oyouomi, l'ancien porte-parole du président Ali Bongo Ondimba, avait été arrêté en septembre 2019 dans le cadre de l’opération anti-corruption Scorpion. Il avait 8 ans à purger. Mais dans le sillage des remises en liberté des bannis de l’ancien régime, Ike Ngouoni va passer à la maison en famille et en toute liberté,  le reste des trois qu’il devait passer au pénitencier. Il y a de quoi se frotter les mains puisqu’il était également condamné à payer une amende de 50 millions de francs CFA, ainsi que d’une autre de 5 milliards, au titre de dommages et intérêts, à verser à l’État gabonais. Cette amende au titre de dommages et intérêts était en réalité un verrou supplémentaire pour qu’il croupisse et meurt en prison. 

Victime d’un procès politique

Mais le CTRI en a décidé autrement. Lui qui ne voyait pas comment il pouvait se défaire des griffes des Bla Boys, respire aujourd’hui à pleins poumons l’air de la liberté. Proche de Brice Laccruche Alihanga, sa libération suscite des interrogations. Elle pose le problème des liens alambiqués entre la justice gabonaise et le pouvoir. Les décisions sont écrites à la dictée des ténors du pouvoir. Ces libérations ouvrent-elles la porte à l’impunité de ceux qui ont subtilisé les biens de l’Etat ? Consacrent-elles l’Etat de droit ? Certes, il faut libérer les victimes des procès politiques, mais il faudrait qu’un accusé paye pour les autres afin de donner une bonne leçon une fois pour toutes  à tous ceux qui seront tentés de chiper l’argent public. 

 

 

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